Pierre Bonnard, Intérieur, 1905
Introduction
Au cours de notre séquence sur
l’écriture poétique et la quête du sens axée sur l’étude des fenêtres, nous
avons pu voir divers poèmes de Baudelaire, Éluard et Verlaine notamment. Nous
avons pu voir que la fenêtre peut représenter un cadre, mais aussi un mystère,
ou même un moyen d’apprendre et d’observer. Cependant, pouvons-nous voir la
même réponse dans les diverses peintures de fenêtres ? Nous allons ainsi
étudier Intérieur, de Pierre Bonnard. En premier lieu, nous parlerons de
l’auteur, de sa biographie, ses influences, etc. Puis, en second lieu, nous
verrons la peinture en elle-même, ainsi que sa portée, son sens, etc.
L’auteur, Pierre Bonnard
a)
Sa biographie
Pierre Bonnard est né en 1867 et mort à 80 ans. Il est
peintre, graveur, illustrateur et sculpteur. Il peint divers éléments, tels que
des personnages, ou des natures mortes, et est un artiste postimpressionniste
membre des nabis.
Pierre Bonnard possède de nombreux
centres d’intérêt, comme par exemple les lettres, les langues, la philosophie
et les couleurs. Il va respecter les choix de son père en suivant des études de
droit après avoir obtenu son baccalauréat. Cependant, il va assister en
parallèle aux cours de l’Académie Julian avant d’être admis aux beaux-arts de
Paris. Il y rencontre Edouard Vuillard, l’un de ses plus grands amis, et
découvre notamment Monet et Cézanne.
Après de nombreux voyages en
compagnie de ses amis en Italie, en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas dans
les années 1900, l’artiste trouve sa voie dans l’impressionnisme et rencontre
Marthe, son modèle et sa future épouse.
Il s’éteint en 1947, après avoir
réalisé de nombreuses œuvres. Deux célébrations lui seront accordées : la
première au musée de l’Orangerie à Paris, la seconde au Museum of Modern Art
(ou MoMA) à New York.
b)
Sa formation, ses influences
Je ne pourrai pas mieux décrire la peinture de Bonnard que le
rédacteur de la biographie de l’artiste sur le site du musée Bonnard lui-même « Homme des XIXème et XXème
siècles, la personnalité de Bonnard s’est façonnée entre la fin de
l’impressionnisme, le mouvement nabi dont il est l’un des principaux artisans,
pour ensuite s’affranchir de tout courant artistique et de toute convention
développant une image très personnelle. Prédomine alors son regard sensible sur
le monde dans lequel une nature enchantée, vibrante et lumineuse s’oppose à la
réalité. Sous une apparence de tranquille simplicité, l’œuvre de Bonnard se
révèle complexe, pleine de nuances et comme détachée du temps. »
L’œuvre, Intérieur
a)
Sa description – techniques, support, etc.
Intérieur est une peinture à l’huile réalisée aux
environs de 1905.
Sur la droite de l’image, un jeune arçon ou une jeune femme aux
cheveux courts a les yeux mi-clos. Habillé d’une veste noire au-dessus d’un
pull beige-vert et d’un nœud bleu et rouge, le personnage assis semble
insouciant.
Sur la gauche, un miroir surmonte ce qui semble être un fauteuil. Par
le reflet dudit miroir, on peut apercevoir la chambre, un fauteuil, un lit, et
un meuble, ainsi qu’une fenêtre aux rideaux écartés laissant apparaitre
l’extérieur. Nous pouvons y voir notamment une montagne. Le fond du mur sur
lequel est accroché le miroir est dans les tons beiges.
b) Sa portée, son sens
L’absence du miroir créerait un espace fermé
dans ce tableau. Le personnage serait assoupi, insouciant, mais comme
emprisonné. Cependant, l’ajout du reflet change du tout au tout l’ambiance
générale de la peinture.
En
effet, le miroir permet un aperçu de la chambre, ce qui déjà agrandi l’espace.
Mais, en plus de la chambre, on peut voir dans le reflet une fenêtre aux
rideaux grands ouverts, laissant passer la lumière dans la pièce. Cette
ouverture sur l’extérieur permet d’agrandir le lieu, et par extension la
profondeur du tableau.
De
plus, les couleurs sont plus claires au niveau du miroir et de la fenêtre.
Notre regard est attiré par la luminosité, et se pose sur ces deux éléments.
L’artiste nous montre donc la pièce, et plus précisément l’extérieur, ce qui
peut nous faire penser que celui est plus intéressant que le personnage clé du
tableau lui-même.
Conclusion
Ainsi,
la fenêtre est ici un moyen d’ouvrir un espace, d’agrandir la pièce, mais aussi
d’attirer notre regard sur un point précis : l’extérieur. Peut-être
l’artiste veut-il que nous nous intéressions à la montagne, au lieu de
l’habitat, ou même au temps qu’il fait, etc. Nous pouvons aussi nous demander
comment Dali ou encore Vermeer attirent nos regards sur les fenêtres de leur
tableau.
Liseuse à la fenêtre, Johannes Vermeer, vers 1657
|
Jeune fille à la fenêtre, Salvador Dali, 1925
|
Maindiaux Clothilde
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